Le Goût du jour
2008
Collection of the Musée du Château de Nyon / Collection of the MUDAC
Michèle Rochat creates “shifted” works: plates that, in her hands, undergo partial stripping and sandblasting as precise as they are meticulous. This process removes certain parts of the original decoration and makes it possible to create new ones.
These are generally decorative “souvenir” or “commemorative” plates—industrial productions often dismissed as ugly or vulgar by the guardians of good taste. She gives them a new life and new, more “critical” functions. Importantly, she does not erase their initial aesthetic characteristics. Their so-called “bad taste” is not the real issue. These plates are what we might call social markers.
Michèle Rochat performs a subtle and restorative form of recycling that grants these pieces a new status—that of artworks, admittedly somewhat subversive. At the same time, her work invites us to question how certain ideologies circulate in our society in unexpected ways, often without our awareness. The dangers of naïve patriotism, of various forms of nationalism, of blind faith, and of ossified traditions taken as comforting values are brought to light.
Yves Peltier, Curator of the Vallauris Biennale
Michèle Rochat réalise des œuvres « décalées » : des assiettes qui, entre ses mains, ont fait l’objet d’un décapage partiel, d’un sablage aussi ciblé que minutieux. Il a permis d’éliminer certaines parties du décor d’origine et d’en créer de nouveaux.
Ce sont généralement des assiettes décoratives « souvenirs » ou « commémoratives », des productions industrielles jugées laides et vulgaires par l’intelligentsia du bon goût. Elle leur offre une nouvelle vie, leur confère de nouvelles fonctions plus « critiques ». Elle se garde bien d’éliminer leurs caractéristiques esthétiques premières. Le soi-disant « mauvais goût » n’est pas le danger de ces assiettes. Elles sont ce que l’on appelle des marqueurs sociaux.
Michèle Rochat réalise une sorte de recyclage subtil et salvateur conférant à ces pièces un nouveau statut, celui d’œuvre d’art – assez pernicieuses il faut l’avouer –, et nous permet, en même temps, de nous interroger sur la manière dont certaines idéologies peuvent être véhiculées dans notre société de façon assez surprenante et le plus souvent à notre insu. Les dangers du patriotisme naïf, des nationalismes en tout genre, de la foi aveugle, des valeurs refuges que sont les traditions sclérosées, apparaissent au grand jour.
Yves Peltier, commissaire de la Biennale de Vallauris
Photo©Sandra Pointet





